Ecrits d'élèves

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Aveuglant héritage

Par Le 20/10/2022

Je l’ai vue dès que je suis rentré dans la pièce. La beauté de cette situation était sans pareil. Elle traversait la pièce de part en part doucement et sans bruit. De la fenêtre jusqu’au sol, du plafond au carrelage. Elle illuminait tout ce qui était autour, au-dessus et au-dessous de moi.

Je n’ai eu que deux amours dans ma vie. Tout d’abord ma femme, ma Séléné, je l’aimais tant. Elle et moi c’était comme écrit à l’avance. On nous décrivait comme Roméo et Juliette ou plus rarement Tristan et Yseult. On s’est rencontré par un hasard si étonnant qu’il pourrait paraitre factice. La majorité des relations commencent de la sorte mais nous n’appartenions pas à la majorité. Il était compliqué de vivre ensemble et tant d’amour menait parfois à de violentes disputes puis à des réconciliations passionnées.

C’est un de ces soirs si compliqués où on se fâchait pour pas grand-chose que c’est arrivé. J’ai vu la silhouette s’approcher, pourtant je n’ai pas bougé. J’ai vu le bras se lever, je n’ai pas bougé. Lorsque le bras s’est abaissé j’avais compris : je voulais hurler mais je n’ai pas bougé. Il y a une chose dont je me souviens, c’est la lumière qui baignait le lieu. Il faisait noir et seul l’éclairage de ville inondait la rue et Elle gisait là, mais ce n’était pas ma Séléné, cette femme-ci avait les mêmes traits mais plus je les regardais et moins elle était celle que j’aime.

Alors, éclairé par le réverbère je tombai à genoux tenant dans mes bras ce qui restait de la seule que je n’ai jamais aimée. Un corps, des bras et des jambes caressés par la lumière blafarde. Voilà cette scène où ma vie a sombré dans les ténèbres.

Un homme agenouillé auprès d’un corps sans vie, l’homme pleure, il pleure le souvenir de celle que ce corps a abrité, des émotions qu’il a ressenties, des éclats de rire, des larmes qui ont roulé sur ses joues et des baisers si tendres que ses lèvres ont donnés. Rien de tout cela n’est plus maintenant. Et elles sont arrivées. Les lumières bleues, stridentes, infernales liées à des sons si familiers... Ils l’ont enlevée. Ils ont enlevé la seule chose qui me retenait à Elle. Qui me rappelait que ce temps de bonheur avait bien existé. Malgré mes efforts nous avons été séparés de force. Je pris alors conscience de la situation. J’étais dans une voiture et je voyais des rayons lumineux danser autour de moi. Je me retrouvais accusé de Son meurtre. J’étais dévasté et je sentais la nuit froide envahir mon corps à mesure que le véhicule banalisé avalait les kilomètres. J’ai évidemment tout nié en bloc mais je commençais à douter de moi-même. On s’était disputé et je n’ai pas bougé d’un iota quand j’ai vu la scène... Je n’avais ni l’envie ni la force d’en reparler mais j’étais bien contraint de répondre.

J’étais épuisé, extenué. Seule une lumière blafarde éclairait le visage de l’homme en face de moi. J’entendais les mots sortir de ma bouche et s’évanouir dans l’air lourd. Je ne raisonnais pas, je répondais, mécaniquement. La seule chose que je pouvais faire, car c’est la vérité, c’était nier encore et encore. Je sentais que quelque chose avait changé dans l’espace qui m’entourait et je l’ai vue. Je me rappelais son sourire quand elle écoutait de la musique, ses froncements de sourcils quand je revenais tard le soir. Je crois qu’au fond de moi j’ai toujours su. Elle m’accompagnait alors durant cet interrogatoire. Ils ont fini par me croire au bout de ce qui m’a paru une éternité.

Le sang sur la route, le sang n’a même pas été nettoyé. C’est dur, très dur. Mais je sens cette orbe blanche qui m’accompagne, spectre du passé et de celle que j’ai tant aimée. C’est elle mon deuxième amour. J’ai tenu jusqu’ici uniquement grâce à une sensation... Mais ce qui compte maintenant c’est de savoir ce qu’il est vraiment arrivé à ma Séléné. Je suis retourné au commissariat : et ils ont visiblement une réponse à mes interrogations mais ils ne veulent pas m’en faire part.

Les jours passaient sans même que je ne m’en rende compte. Aucune seconde, minute ou journée passée sans elle n’avait de sens. Je sentais la chaude lumière qui planait sur moi depuis ce fameux jour, je La sentais avec moi mais ce n’était pas assez, je La voulais avec moi, dans mes bras. Je rêvais d’elle sans cesse. Endormi ou éveillé elle occupait chacune de mes pensées sans interruption.

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Je savais que ça arriverait un jour. Que je devrais le faire aussi mais je ne pensais pas que ça serait si rapide. J’ai toujours su que j’aurais à choisir ce que personne ne peut choisir et que cette histoire que je voulais à tout prix oublier me rattraperait. J’ai regardé par la fenêtre où Il se tenait et me regardait, désolé de notre dispute. Pourtant je ne lui en voulais pas. Vesper avait beau être parfois impossible à vivre, ce n’était pas un mauvais bougre et je ne pouvais m’empêcher de l’aimer de tout mon cœur... Alors tous nos souvenirs communs me sont revenus, nos vacances à Paris, sa maladresse quasi légendaire qui a toujours eu le don de m’exaspérer et de me faire l’aimer encore plus à la fois. Dans ce dernier regard j’ai mis toute l’intensité de mon amour et j’ai transmis toute la puissance qu’il me restait. Alors, mon bourreau a commencé à se rapprocher. Le couteau dans sa main semblait le prolongement direct de son bras. Je n’étais pas effrayée mais je voyais Vesper, il avait peur et voulait bouger mais il n’en a rien fait. Je ne lui en veux évidemment pas. Partir avec la certitude qu’il m’aime pour l’éternité me suffit. Je serai toujours un peu avec lui de toute façon...  Quand l’arme s’est abattue je m’attendais à ressentir quelque chose mais... rien du tout. Je voyais toujours Vesper, fixé sur l’endroit où le drame de sa vie avait eu lieu, mais maintenant je vois en hauteur comme si j’étais au-dessus de lui, immobile, et je vois mon corps s’affaisser lentement sur le sol, à ses pieds.

Ce qui m’est arrivé devait arriver et je n’ai pas jugé bon de lui en parler. De toute façon maintenant il n'aura plus jamais le moyen de savoir. Normalement l’enquête aboutira à une conclusion acceptable, celle d‘un fou qui passait par là mais personne ne songera à cette malédiction qui plane sur moi. Je le sais depuis toujours. Mes parents et toute ma famille l’on subie, haïe, maudite. Partout où on est allé quand j’étais petite, on est jamais restés longtemps. “Parce que la maison est trop petite”, “parce ce que le chien du voisin fait trop de bruit”, ça c’était les arguments de mes parents mais je voyais que la maison était bien assez grande pour nous trois et que le seul chien était à des centaines mètres de chez nous et surtout qu’on ne l’entendait que les soirs de pleine lune. Ce que j’ai toujours remarqué en revanche c’est le regard que les gens portaient sur moi. Pas sur la manière dont j’ai été élevée mais uniquement sur mon corps. Ma peau blanche comme de l’albâtre et mes yeux décolorés ne sont jamais passés inaperçus. Je ne suis pas une enfant de la lune, bien au contraire le contact du soleil m’est très agréable mais mon prénom combiné à cette blancheur a suscité des spéculations de toutes sortes. Ce qui était remarquable aussi c’est la fréquence de nos déménagements qui correspondaient toujours à des périodes ou j’étais heureuse, je ne savais alors quoi penser. Sur mes parents surtout qui étaient évidemment les instigateurs de ces changement incessants et je leur en voulais … chaque fois un peu plus.

Une des choses qui m’énervait le plus, tout au long de mon enfance et de mon adolescence ce sont les gens, les autres. Tout le monde pensait savoir, y allant de son hypothèse et de son grain de sel sur mon histoire mais pas lui. Pas Vesper. Il m’a questionnée bien sûr mais sans émettre aucun avis ni aucune théorie sur ce que j’étais. En réalité il y avait peu de place pour la discussion puisque le diagnostic donné par les médecins était unanime et univoque : une affection génétique blanchissait mes yeux et ma peau, lentement, irrémédiablement.

Ma famille a toujours été très liée à la lumière... Impossible de ne pas le remarquer étant donné nos prénoms : Eros, Phoebe ou Séléné sont transmis depuis des générations… Mais ce n’est pas seulement la garantie d’un prénom original ou rare. C’est une malédiction, un danger. Ma mère voulait m’appeler Sacha et mon paternel lui a répondu sur un ton menaçant que ce n’était même pas une option. Je me suis toujours demandé dans mon enfance pourquoi mon prénom était si important pour ma famille, du moins du côté de mon papa. Peu à peu les éléments se mettaient en place sans que je ne les comprenne bien sûr.

Quand je suis arrivée au collège et que j’ai eu mes premiers petits copains je voyais mon père anxieux comme si j’allais devoir passer un examen dont les conséquences iraient bien plus loin que mon avenir professionnel. A chaque fois il avait l’air terrorisé par le fait que je puisse tomber amoureuse.

Mais ce jour est arrivé. Je suis venue lui annoncer que cette fois c’était un amour pur, inouï sans rien d’autre dans notre relation. Vesper, L’Amour et moi. Et là mon père désabusé a regardé ma mère, il s’est tourné vers elle et ils ont su, tous deux.

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Sélène avait beau être partie, je sentais une sorte de présence. Chaque soir on regardait les étoiles ensemble et j’ai continué seul, évidemment et justement dans ces moments je la sentais, astre parmi les astres. Chaque nuit passée sous les étoiles je pleurais mon amour perdu, nos retrouvailles impossibles et surtout cette maudite dispute qui l’avait poussée à descendre dans cette rue de malheur ou le mien de malheur avait commencé.

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Le jour du Choix était arrivé, mon enveloppe charnelle était morte, transpercée de part en part, c’était donc à mon tour… C’était ça qui faisait peur à mon père, mon père dont les ancêtres venaient nous rendre visite régulièrement et dont les handicaps m’avaient toujours frappée. Ils étaient comme vivants et en familles mais certains étaient sourds, d’autres muets et ma grand-mère, elle ne pouvait plus rien sentir sur sa peau rêche. Tous ont été pris par la malédiction. Tous sont tombés amoureux, éperdument. Et tous sont passés par Le Choix. C’est à moi maintenant. Je choisi, le regard plongé dans Son regard, dans les yeux de celui qui me ravit à chaque instant et auquel j’ai juré une fidélité éternelle. Je suis amoureuse et cet amour m’a conduite au Choix. Alors, je regardais celui qui a été l’astre qui a illuminé le jours pendant des années je le regardais avec amour, passion et en mémorisant ses traits. Car aujourd’hui moi, Séléné qui ait toujours regardé le soleil sans en avoir peur. Alors je regarde, sans ciller, Celui qui illumine mes jours depuis des génération, je e fixe à m’en brûler les rétines. Son Amour me transit et m’aveugle. Soleil, devant Qui je n’ai jamais tremblé, je te viens voir pour la dernière fois.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Florine Daucé

Liberté

Par Le 30/06/2022

        

Les inconnaissables

Par Le 07/06/2022

        

L'errance des ambitieux

Par Le 01/06/2022

       

Red Gathering

Par Le 29/05/2022

      

Chiquita

Par Le 13/05/2022

À Mme Anne Le-Picard, Professeur de Français au LGT Paul-Louis Courier

Evasion

Par Le 05/05/2022

   

Cher Antoine

Par Le 05/05/2022

          
 

La Lutte

Par Le 20/01/2022

    

Brouillard d'âge - Poème

Par Le 09/12/2021

Deux corps, deux âmes

L’une se meurt, l’autre naît

Un homme, une femme

Il l’effleure, elle est charmée

 

Sous la lumière tamisée

Dans la salle les invités

Les deux amants s’étaient

Langoureusement mis à danser 

 

D’un seul regard, carnassier,

Il l’avait entièrement dénudée

Les pulsions de l’adolescente damnée

Allaient rendre cet homme meurtrier

 

Alors elle le contempla obstinément

Et elle comprit à cet instant

Que l’homme de quarante ans

était le premier des fantasmes frustrants

 

Dehors, éclairée par le firmament

d’un air si innocent 

Sa femme, et son enfant,

Le suivirent finalement

 

Deux âmes, deux corps

L’un se refroidit, l’autre brûle

Elle s’affame, il se remémore

Le désir de sa vie. Pour elle, un préambule

                                                      Florine Sellier

 

Sans-abri

Par Le 13/05/2021

    

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