« Harry, tu vas être en retard ! Pour ton mariage, franchement, tu aurais pu faire un effort ! À ce train-là, on y est encore demain !
- Oui bah j’arrive dans… T’aurais pas vu mon nœud papillon ? Où il est celui-là !?
- En attendant, il est 13h30, la cérémonie est à 14h et je ne t’apprendrais pas que le trajet dure 20 minutes minimum !
- Quoi !?!
- Bah oui ! Grouille-toi !
- C’est bon je suis là ! »
Harry claque la portière. Il tient une fiole de whisky ouverte dans la main. La voiture démarre au quart de tour, éclaboussant un passant. Derrière la fenêtre, on voit le ciel gris de novembre au-dessus des calanques. L’orage éclate. La pluie tombe. Les vitres pleurent. Le tonnerre gronde. Le son des gouttes claque sur le capot. Un silence inquiétant règne dans la voiture. La route vers Marseille se détrempe. Un éclair illumine l’habitacle. La voiture accélère.
« Mais qu’est-ce qu’ils font ! se plaint Fanny. Je lui avais pourtant dit d’arriver un quart d’heure plus tôt et il va être en retard pour la cérémonie ! Il va m’entendre lui !
-Ne soit pas trop dure avec lui, tu sais que c’est un artiste, artiste très occupé qui plus est…
- Ce n’est pas une raison… Heureusement que je l’aime et que je suis très tolérante !
- C’est vrai qu’il a de la chance de t’avoir, l’Anglish »
14h sonnent au clocher de l’église.
14h30. Fanny s’irrite.
15h. Fanny s’inquiète, se fait du mauvais sang, s’imagine le pire. On essaie de la rassurer, de la faire patienter, de trouver des excuses à cet improbable retard. Sous la corniche, engloutit sous les vagues, se trouvent son fiancé et son bonheur. Mais elle ne le sait pas encore. »
Lisa ferme son livre, les yeux pleins de larmes. Encore une histoire qui finit mal…
« - Lisa, tu ne dors pas ?! Il est minuit passé ! Aller, couche-toi. Bonne nuit ma chérie.
- Bonne nuit maman. »
Cecil Thymas
