Trois larmes furent versées,
Une pour le passé, et deux autres pour le futur.
Elle était là, regardant le vide de ses yeux mi-clos.
Elle se tenait là, sur la pointe des pieds, sentant une dernière
fois l’odeur de la marée.
Le gouffre était ouvert sur elle.
Comme une bouche béante sur le point de l’avaler.
Elle s’apprêtait à sauter mais elle n’en eût plus la force.
Les ténèbres, pris de pitié se sont approchés et l’ont englouti.
Était-ce une tempête ou bien la brise ?
Dans un dernier souffle, on eût cru l’entendre susurrer :
« Rien n’est plus bon que le goût de la Liberté.»
Son corps émacié frappant l’air,
Le monde était maintenant à sa portée.
Trois larmes furent versées, une pour le passé, deux autres pour
le futur.
Regardant le vide de ses yeux mi-clos, le vent l’a arraché sans
un mot.
Gwendoline Gerberon
