Les nuages coulent faiblement sur la cime des arbres printaniers.
Courant à travers les ombres, les vivants recueillent les pleurs des veilleurs,
Restés jusqu’ici apathiques.
Les leurres font écho aux hurlements silencieux de ces silhouettes.
Le cueilleur vermeil vient effleurer leurs cœurs de ses phalanges nettes.
Il les mène aux champs des hépatiques où ils restent stoïques face à leur destin.
Comme seul guide, il leur reste le souvenir de ces mains.
Les aspirants aux songes en sont le plus nécessiteux
« Ça les aurait bien arrangé d’être hermétique plutôt qu’envieux.»
Les rires les dévorent pendant que les heures les rongent.
Les autres peuvent penser, eux ils ont peur
Ils écoutent les au revoirs sylvestres puis laissent échapper quelques larmes.
Ces derniers ont passé leur vie à glisser sur des mensonges.
Mais chaque instant se meurt.
Les lames sont rangées pourtant on croirait encore entendre le bruit des scies, comme la complainte éternelle d’un fantôme dans la nuit.
Étaient-ils jaloux de celui-ci?
Ils n’auraient sans doute jamais imaginé devoir s’en aller en premier.
Gwendoline Gerberon