Articles de popolyptic
La présidence française de l'UE par Marin Chapoutot
1er janvier 2022, la France prenait officiellement les commandes de l’UE. Cette présidence du conseil de l’UE d’une durée de 6 mois donne la possibilité au gouvernement français de donner le tempo sur des sujets qu’elle juge cruciaux (autonomie stratégique, climat, réforme de l’espace Schengen). Mais bien qu’ayant accès tous les 13 ans à cette présidence, la France voit cette responsabilité européenne se superposer avec un enjeu national de taille, l’élection présidentielle. Pour les détracteurs politiques du président de la république, équité oblige, le gouvernement français aurait du renoncer à cette prise de fonction au sein de l’appareil européen. En effet, en cette période électorale, les tensions se crispent, les langues se délient et les rivalités se raidissent donnant lieu à des passes d’arme franco-française au sein des institutions européennes. Mais l’enjeu est capital, la France arrive au sommet de la politique européenne à un moment où la Russie se montre très belliqueuse, où les actions pour le climat sont de plus en plus urgentes, où l’UE voit ses fondements bafoués par certains pays membres. De toute évidence, les institutions donnent un pouvoir relatif à cette présidence, mais soulignons que l’ADN de la politique française depuis 5 ans est très encrée dans la doctrine pro-européenne. Cette présidence est une occasion unique pour la France de porter certains projets clivants au sein des pays membres comme sur l’énergie, l’immigration et l’autonomie européenne en brandissant un leadership politique que lui prêtent ses obligations européennes. Mais au-delà de ces enjeux multiples, la France se voit confier d’opérer une coordination entre les pays du nord et du sud en raison de la fracture économique qui s’est accentuée avec la crise du Covid, et qui de plus se carabine à la fracture politique entre l’Europe de l’ouest et l’Europe de l’est. Est il cependant légitime que le gouvernement puisse honorer ses obligations qui lui confèrent l’UE alors qu’une campagne présidentielle houleuse se joue dans l’hexagone ? Rappelons qu’en 2006 l’Allemagne avait été confrontée à la même situation, et pour cause, le gouvernement d’alors dirigé par Gerhardt Schröder avait renoncé et reculé cette échéance politique pour ne pas nuire au bon fonctionnement des institutions. Le débat reste ouvert sur la décision française, mais il est certain que celui sur l’avenir de l’Europe et le rapport que les citoyens entretiennent face à cette institution, sera un thème brulant qui de surcroit s’invitera dans les débats pour la présidentielle.
Journée au palais de justice avec la classe 612
Avec la classe 612, nous avons eu l'opportunité de passer une journée au palais de justice de Tours. Joséphine et Alice, deux assistantes d'éducation, étaient également du voyage et nous en étions ravis.
Recommandations de Décembre 2021
Voici les recommandations de la rédac' de ce magnifique (et pas si froid que cela) de Décembre 2021 :
La JRE par Mme. Piquet
Concours Jeunes Reporters pour l'Environnement : 8 classes de notre lycée dans la course. Mardi 19 octobre, François Bénichou, le représentant de Teragir, a présenté à 240 élèves de seconde ce concours de journalisme de solution, qui met en action les valeurs de Teragir : donner à des jeunes l'occasion d'agir pour le développement durable. Les conseils de reportage et de mise en forme sont précieux.
Captation du Malade Imaginaire par Florine Daucé
Le lundi 18 octobre la plupart des classes de 1ère ont profité de la diffusion d’une captation du Malade imaginaire, illustre pièce du dramaturge Molière. La pièce est au programme du bac de français 2022 et la majorité des professeurs ont choisi de l’étudier. Dans cette adaptation de la Comédie Française réalisée en 2019 on peut voir Argan, Angélique et les autres personnages de la pièce manier masques chirurgicaux et gels hydroalcoolique. Covid oblige, la Comédie Française a été obligée d’adapter la pièce, captée pendant le confinement. La troupe historique ne se voyant pas à l’arrêt pendant cette période où tous y étaient pourtant forcés ils ont décidé de capter ce monument du théâtre français pour faire patienter leur public. Dans cette comédie connue de tous, ou presque, est abordée la maladie, en particulier l’hypocondrie du personnage principal... Des sujets d’actualité depuis maintenant 2 ans . Lors de cette projection aux cinémas Studios la salle était remplie d’élèves de différentes classes de 1ère. La pièce à été globalement très appréciée ainsi que Guillaume Gallienne dans le rôle d’Argan, salué par la critique.
Livre : "Des jours sans fin" (2016) de Sebastian Barry
Le scénario qui nous est proposé semble au premier abord plutôt invraisemblable. L’époque, déjà, si elle nous est vaguement connue sous le nom très romanesque de « conquête de l’ouest » n’évoque pas d’images particulièrement réalistes en notre esprit. Puis les péripéties, rocambolesques, cruelles aussi, souvent fruits du hasard, soulèvent fréquemment plus d’interrogations qu’elles n’en résolvent. Mais à ces deux éléments l’auteur ne se heurte, et en use au contraire pour construire un récit poignant d’espoir - parfois- et de douleur – souvent ; en effet, l’affrontement est omniprésent, tant contre les soldats Fédérés du sud que les Indiens, et les descriptions des batailles particulièrement horrifiantes, tantôt d’humanité, tantôt de bestialité. D’autre part, bien que le protagoniste appartienne à un camps en particulier ( le Nord), Sebastian Barry ne nous laisse jamais la satisfaction d’appliquer sur ces conflits une vision manichéenne du monde : aucun « Bon » n’affronte aucun « Méchant », seul des hommes se font face. Il donne ainsi à son ouvrage la saveur de la vérité historique et se positionne à l’encontre de tous les clichés ; celui du XIXème siècle tout d’abord, qui présente les colons comme des exemples de civilisation face aux « sauvages », et celui beaucoup plus récent, qui assimile les Indiens à des peuples absolument pacifiques.
En inscrivant son récit dans le contexte très particulier de la Guerre de Sécession il aurait été logique que l’auteur évoque longuement l’aspect idéologique du conflit opposant Nord et Sud. Cependant, s’il y fait bien quelques référence, il ne s’y attarde que peu. La véritable réflexion sur la guerre réside finalement dans la notion d’obéissance aux supérieurs hiérarchiques, qu’il y ai partage ou non des idées. Un bon soldat est il aveugle ou doit-il se laisser rattraper par sa conscience et être humain avant tout ? Voilà la question qui a surgi dans mon esprit.
Indirectement, grâce à l’histoire de Wiwona, une jeune Sioux recueillie par le protagoniste et son ami, Sebastian Barry aborde aussi le thème éminemment complexe de l’identité génétique. L’enfant, élevée majoritairement par des Blancs, sentimentalement liée à deux soldats nordistes, peut elle se reconnaître dans ce père biologique qui demande un jour sa restitution ? Est-elle fondamentalement indienne, unie à son peuple par des liens qu’aucune culture n’est en mesure de briser, ou n’est-ce plus qu’une apparence physique ?
Finalement, bien qu’elle soit imprégnée de souffrance, de deuil, de sauvagerie humaine et surtout de guerre, l’histoire de Thomas constitue une parenthèse bienveillante , celle d’un homme qui, peut-être parce qu’il a commis et subi les pires atrocités, s’accepte tel qu’il est.
FACT - Joséphine Baker par Marin Chapoutot
Le 12 avril 1975 disparaît une femme, une femme qui a élargi les frontières de l’humanisme, une femme qui lors d’un siècle de guerres, de larmes et de famines a su défendre un idéal et une quête, une quête pour la liberté. Ce mot devenu commun est pourtant le fruit de sacrifices dont les stigmates sont encore visibles. Joséphine Baker, ce nom mythique, symbole d’une époque, résonne aujourd’hui comme le son d’un héroïsme romanesque, d’un destin hors norme et d’une personnalité mêlant générosité et grandeur d’esprit. Mariée à quatorze ans dans une Amérique ségrégationniste, vivant de spectacles de rue dans le Mississipi des années vingt, le racisme est la règle, la tolérance l’exception. Nul ne se doute que cette enfant des rues serait cent ans plus tard au banquet des grands de l’histoire de France. Icône des années trente dans le Paris des années folles, elle sut s’approprier la capitale française dont elle deviendra la femme préférée. Cette relation déterminante qu’elle lia avec la Ville Lumière forgera en elle un patriotisme qui s’illustrera par son engagement dans la France libre auprès du Général de Gaulle. Elle réalisa pendant la guerre plusieurs missions se traduisant notamment par la dissimulation de messages à travers des partitions de musique. Militante antiraciste de premier plan, elle lutta auprès de Martin Luther King pour les droits civiques à partir des années cinquante et dénonça avec force et vigueur le racisme des institutions américaines. Elle s’est également engagée dans la lutte contre l’antisémitisme au côté de la Ligue Internationale Contre l’Antisémitisme (LICA) qui deviendra en 1980 la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA). Parcourant la planète, découvrant au travers de ses tournées la diversité d’un monde en perpétuelle évolution, elle adoptera au cours de sa vie douze enfants venant de tous les continents qui formeront sa « tribu arc- en- ciel » comme elle aimait la nommer.
Sa vie le prouve, tant par ses choix personnels que par ses prises de positions publiques et ses combats, Joséphine Baker fut une ardente défenseure d’un universalisme prônant la fraternité, valeur cardinale de notre nation. Cette personnalité iconoclaste aux mille vies incarne une certaine idée de la France. Défendant par devoir et passion ce pays qui en 1940 trébucha vers le totalitarisme, elle s’attela à le redresser pour continuer à faire vivre la flamme de la liberté. La virtuosité de ce parcours artistique et idéologique est l’antidote face au nationalisme mortifère, et l’espoir d’unir autour de valeurs communes des gens venant d’horizons différents. Au côté de Romain Gary, Adriana Scriabine, Joseph Kessel et bien d’autres, elle fait partie de ces femmes et de ces hommes nés en Russie, Pologne, Argentine qui ont choisi la France pour accomplir leurs destins.
Crise des migrants à la frontière biélo-polonaise par Marin Chapoutot
Un vent glacial souffle à l’est, et dans les anciennes républiques satellites d’URSS les tensions géopolitiques n’en finissent plus. La dernière dictature d’Europe (Le Biélorussie) joue la carte du chantage contre ses voisins pour protester contre les dernières sanctions de l’UE à son encontre en raison de la nature du régime de Minsk qui n’est pas au goût de Bruxelles.
Les Assises Internationales du Journalisme selon Exaucée Eba-Elongo
Du 29 septembre au premier octobre se sont tenues à Tours les assises du journalisme, un rendez-vous d’échange et de réflexion sur le journalisme. Cette édition, qui était la 14ème, a eu pour thème l'urgence climatique et les responsabilités journalistiques. Durant ces trois jours ont été proposés des ateliers télé et radio en lien avec le thème. De plus, deux journalistes de la Maison du Journalisme (association qui accueille et accompagne des professionnels des médias exilés en France) sont intervenus pour raconter leur histoire en tant que journalistes réfugiés accueillis par cette association. Le clou du spectacle fut l’intervention du journaliste militant pour le bien-être animal : Hugo Clément.
Ce fut un expérience très enrichissante et émouvante, n’hésitez pas à y aller l’an prochain !
Brouillard d'âge - Poème
Deux corps, deux âmes
L’une se meurt, l’autre naît
Un homme, une femme
Il l’effleure, elle est charmée
Sous la lumière tamisée
Dans la salle les invités
Les deux amants s’étaient
Langoureusement mis à danser
D’un seul regard, carnassier,
Il l’avait entièrement dénudée
Les pulsions de l’adolescente damnée
Allaient rendre cet homme meurtrier
Alors elle le contempla obstinément
Et elle comprit à cet instant
Que l’homme de quarante ans
était le premier des fantasmes frustrants
Dehors, éclairée par le firmament
d’un air si innocent
Sa femme, et son enfant,
Le suivirent finalement
Deux âmes, deux corps
L’un se refroidit, l’autre brûle
Elle s’affame, il se remémore
Le désir de sa vie. Pour elle, un préambule
Florine Sellier
Journée des arts à PLC (9 décembre 2021)
Bonjour à tous,
Vous aimez chanter, danser, jouer d'un instrument, le rap, le hip hop, le slam, le cinéma, le théâtre, la poésie, la peinture , le dessin, la photo, l'histoire de l'art...
Venez nous faire partager votre passion et votre talent artistique le jeudi 9 décembre 2021 en salle polyvalente, entre M1 et S3!
Inscription au CDI dès maintenant et jusqu'au 22 novembre 2021
Durée de l'intervention ou du spectacle: 15 minutes maximum
En vous remerciant par avance,
Mmes Devillard et Rocamora
Spécialité AMC (Anglais Monde Comtemporain)
Ce billet vous invite à découvrir la spécialité AMC proposée au lycée PLC depuis la rentrée 2021.
Livre : "La Marche à l’étoile" (2017) de Hélène Montardre
La Marche à l'étoile (2017)
Hélène Montardre, Rageot
Livre : "Les Naufragés" (2018) de François Édouard Raynal
Les Naufragés (2018)
François Édouard Raynal avec les commentaires de Christiane Mortelier,
GINKGO éditeur