Tout d’abord, il y a le camps de ce qui sont pour le boycott de cette coupe du Monde dans certaines villes de France, qui n’organiserons pas de fan zone ou de zone pour regarder les matchs de cette coupe du Monde. Le mouvement de boycott a commencé par l’annonce de la maire de Strasbourg le 26 septembre : « Impossible pour nous de ne pas entendre les nombreuses alertes des ONG qui dénoncent les abus et l'exploitation des travailleurs immigrés. » (Jeanne Barseghian, rapporté par France 24), les maires de Rodez et de Lille lui emboitent le pas. Martine Aubry, maire PS de Lille, dénonce : « un non-sens au regard des droits humains, de l'environnement et du sport ». Le mouvement s’étendra dans les jours qui suivent avec les villes de Marseille, Lyon, Bordeaux, Reims, Nancy, Saint-Étienne ou encore Toulouse qui ne diffuseront aucun matchs quels que soient les résultats de la France, sportivement parlant.
Pour le cas de Paris, c’est plus compliqué car le rapport entre le PSG et le Qatar est très étroit, et rend ambiguë le boycott de la Coupe du Monde à Paris, même s’il est soutenu par les politiques. D’autres maires dénoncent une hypocrisie, comme le maire de Dijon : « C’est au moment du choix du pays organisateur qu’il fallait émettre les plus vives protestations » (François Rebsamen, rapporté par France 24).
Pour certaines villes comme Angers, c’est l’argument de la sobriété qui prévaut sur l’argument politique : « Nous n’aurons aucune installation d’écrans de retransmission sur l’espace public pour les matches de la prochaine Coupe du Monde de football. Dans le contexte actuel, chacun doit participer à l’effort national de sobriété. » (Charles Diers, adjoint aux sports, rapporté par France 24). Du côté de Poitiers et d’Angoulême, c’est l’argument budgétaire qui est pris en compte, ce qui permettrait à la municipalité de Poitiers d’économiser plus de 70 000€.
Chez nos voisins européens la situation est similaire. Pour nos voisins germanique, la célèbre fan zone de la Porte de Brandebourg de Berlin ne sera pas organisée, qui est une institution depuis la coupe du Monde de 2006. Les autorités font prévaloir l’argument de la concomitance des évènements avec le Covid-19 et les marchés de Noël. Du côté des belges, l’agglomération de Bruxelles ne mettra pas en place la diffusion des matchs de la coupe du Monde, même pour l’ambition de l’équipe nationale de Belgique, tandis que certains bourgmestres mettent en valeur l’argument de la sobriété et de la température pour ne pas organiser de rassemblements, tout en évoquant la crise climatique et le non-respect des droit humains par le Qatar.
Du côté de l’ONG, Amnesty International, elle n’appelle pas au boycott. L’ONG demande alors aux autorités qataris de verser une indemnité aux familles des ouvriers décédés sur les chantiers pharaoniques du Qatar. Lola Schulmann, d’Amnesty International France rappelle que : « L'important, c'est de faire changer la situation des travailleurs migrants et de faire en sorte que leurs droits soient respectés. » (rapporté par Franceinfo)